Blaise Pascal et l’écologie

Ce matin, je repensais aux Pensées de Pascal, Blaise Pascal, œuvre que j’avais étudié en classe de Mathématiques Supérieures. J’avoue ne pas avoir été passionné à cette époque de ma vie, voyant dans ce livre que l’obstacle qui me séparait des concours et de mon intégration dans une école d’ingénieurs. Le fait aussi de lire des pensées éparses n’était pas non plus de mon goût, car j’aimais à l’époque les bons romans et les discours suivis. Le livre de poche avait alors rapidement quitté ma table de nuit, pour faire quelques stations sur ma table de travail, pour enfin se réintroduire dans la bibliothèque, endroit où il doit se trouver encore aujourd’hui, car je n’aurais pas eu l’idée de l’en déloger depuis trente ans. Pourtant ce matin, je repensais au pari Pascalien, tout en pensant aux questions d’écologie mondiale. En effet, dans le pari Pascalien, le philosophe nous explique « candidement » que nous avons tout intérêt à croire en Dieu, au Christ et en la Résurrection. Croire permet de vivre une vie pleine de joies, ayant un gradient de forces de bonté sur lesquelles s’aligner ; croire permet de donner un sens à sa vie, comme on dit vulgairement, de remplir ses pensées de tout ce que les Pères de l’Eglise, les moines, les théologiens ont accumulé pendant vingt siècles. De tout cela, on devient riche, bon, apaisé et uni à soi-même. Alors ? A la fin de sa vie, de deux choses l’une. Soit il y a vraiment un Dieu, et alors, « banco », la vie éternelle s’aligne merveilleusement avec son pèlerinage sur la terre ; soit il n’y a rien, pas de Dieu … triste, certes, mais on n’a rien vraiment perdu sur la terre, seulement vécu avec une vie pleine de sens et d’espoir et donné aussi l’exemple aux autres hommes qui nous ont entouré et connu, pendant notre vie terrestre. Mes réflexions glissent maintenant vers le réchauffement climatique et l’écologie. Nous bataillons bêtement sur des questions pour savoir s’il y a réchauffement ou pas, si nous devons faire quelque chose ou pas, et sur quelles échelles de temps. D’abord, il faudrait à toutes ces doctes personnes un petit peu d’humilité. Nous découvrons par hasard que nous comparons des mesures de températures d’il y a cinquante ans, qui furent faites avec des technologies de mesures imparfaites qui dépassent les augmentations que nous enregistrons. Nous ne savons pas expliquer pourquoi il faisait si froid du temps de Louis XIV, comment les océans échangent les masses chaudes d’eau et pourquoi elles se déplacent d’un coin à l’autre du globe ; nous suspectons les volcans d’être responsables de modifications climatiques dans des facteurs cent para rapport aux activités humaines ; et ainsi de suite… Restons donc humbles sur ces sujets, où nous pouvons, comme pour l’économie, faire tourner des ordinateurs surpuissants, mais nous hésitons sur les paramètres à injecter dans le modèle. Je crois bien sûr que les activités humaines ont un impact sur le climat, dire le contraire serait intellectuellement faux, mais … faire des prévisions sur le climat ou la température à la fin du vingt-et-unième siècle, je ne m’y risquerai pas ! Il peut facilement faire plus froid en 2100 qu’aujourd’hui, simplement si la terre se met à vibrer différemment sur son axe, comme les scientifiques le suspectent aussi. Donc, vous me voyez venir ; appliquons le pari Pascalien ! Agissons « comme si », avec humilité, avec prudence, avec amour et avec respect de la nature créée par Dieu. Ne devenons pas des cinglés de l’écologie qui voudraient adorer la déesse terre, et préféreraient arrêter l’expérience humaine sur la terre pour … la sauver ! Mais, travaillons comme jamais, réfléchissons avec toute notre intelligence sur les questions des technologies de la propreté, économisons l’énergie fossile, respectons les environnements. De tous ces travaux, naitront de nouvelles activités humaines, une économie de la propreté, des comportements responsables et du dynamisme. Et finalement, si la température se refroidit à la fin du siècle, qu’aurons-nous perdu ? Et, si au contraire, nos modèles alarmistes d’aujourd’hui sont les bons, nous aurons sauvé la planète. Allez, où est le problème ? Et au travail ! Parions comme Blaise Pascal, il y a quelques siècles !

J’aurais aimé être un éditeur !

Pourquoi aurais-je aimé être un éditeur ? Il est indéniable que je suis dans la deuxième partie de ma vie professionnelle, et donc qu’il est un peu tard pour que je me pose la question que nous posons classiquement à nos enfants : « Qu’est-ce que tu aimerais faire plus tard, comme métier ? ». L’exercice n’est pas forcément aussi futile qu’il n’y parait et je pourrais au moins me retrouver dans la paix et la sérénité pour avoir répondu à la question à la fin de mon parcours. Donc, pour reprendre le cours de l’histoire de mes études, puis de mes activités professionnelles, j’ai surtout le sentiment de m’être laissé glisser sur une ligne de plus grande pente que j’ai toujours appréciée. Une école d’ingénieurs, puis un secteur électronique enthousiasmant et des responsabilités variées dans l’espace et dans le temps. Donc, content ? Oui, sans aucun doute, même si je n’ai jamais répondu honnêtement à la question posée d’une possible vocation pour un métier ou un autre, pour secteur d’activités ou un autre. Tout cela suivait son cours, tranquillement, lorsqu’il y a huit ans, je me suis retrouvé virtuellement riche, du moins à la tête d’une potentielle somme qui m’aurait mis à l’abri du besoin pour le reste de mes jours, ou de mes responsabilités de père de famille. Je ne donnerais pas de détails, mais c’était suite à l’introduction en bourse de Gemplus qui valorisait mes options de souscription d’actions à des niveaux forts sympathiques. Virtuellement, puisque la crise des hautes technologies, m’a annihilé la totalité ou presque, dans les cinq mois qui ont suivi. Mais, je me suis retrouvé avec cet exercice d’introspection fort intéressant, qui consiste à hiérarchiser ses valeurs, ses intérêts dans la vie, ses envies et bien sûr, à prioriser ses projets professionnels. Alors, me vint tout de suite la lumière ; il me fallait reprendre une petite édition sur la place Parisienne et m’occuper dans ce milieu, sans la pression de la rentabilité pour élever une famille, sans lutter tout le temps pour une survie. Donc, le bon côté de l’édition, sans les embarras, les inconvénients. L’édition comme violon d’Ingres. Juste la joie de produire des beaux objets et du contenu intellectuel, artistique, promouvoir des émotions, faire partager des découvertes. Parce que je trouve attirant dans ce métier, c’est l’approche à la fois physique et intellectuelle. J’aime les livres, les sentir diraient certains qui connaissent mon goût pour les odeurs livresques ; j’aime les toucher, les ouvrir, les refermer, juste pour voir danser les lettres devant mes yeux. J’aime les polices de caractères, les choix de casse, de mise en page, les espacements entre les lettres, les paragraphes. Quelle merveille que de passer des heures à les choisir, d’investir tant de temps dans de tels détails qui paraissent tant futiles à d’autres ! Et puis, bien sûr, il y a les idées qui sont derrière, comme les causes des ombres Platoniciennes, elles inondent mes pensées et réjouissent mon intellect. Je vis en communion avec un auteur qui s’abstrait au dessus des autres, qui luttent avec ses arguments, qui partagent ses émotions et me laissent pantois ; les yeux dans le vague et les doigts qui glissent sur le papier.

Monsanto

Je finis un livre effrayant sur la face cachée de la multinationale Monsanto. Je l’avais acheté à la volée dans un « Relais H » de la gare Montparnasse, il y a deux ou trois mois, en partance pour Aix-en-Provence. Je crois que je n’ai jamais lu aussi vite un pavé de près de quatre cents pages. Je voulais me faire une idée définitive sur les OGM, les Organismes Génétiquement Modifiés, et je savais que je ne tenais pas un livre suffisamment objectif au cas où les argumentaires des deux côtés eurent été en équivalents de part et d’autre. Mais ce que j’ai lu ne m’a donné aucun doute, sur toute une série de plans bien plus différents que ceux que j’avais imaginés. D’abord sur la pollution par l’industrie chimique et ses formidables ravages par la prolifération des cancers de toutes sortes ; déjà là, dès les premiers chapitres, Monsanto est aux avants postes, ayant été mêlé à tous les scandales de la première moitié du vingtième siècle. Puisque cela fait partie de l’histoire, je n’arrive pas à comprendre comment cette société n’a même pas eu la décence de changer de nom, pour se lancer dans d’autres activités. Puis, ensuite, le DTT, les défoliants, les désherbants, avec les relations plus que troubles, mais ô combien imaginables, avec l’industrie de l’armement et de tous les poisons qui purent être diffusés sur des théâtres de combat. Si cela n’avait été que les combats, mais, les civils peuvent en témoigner dans leur corps, principalement au Vietnam. La capacité de Lobbying de la firme, ses relations vicieuses et incestueuses avec les institutions chargées de contrôler les lois d’encadrement de l’utilisation de ses produits, sont un triomphe ininterrompu de la mauvaise-foi Nord-Américaine dans les affaires. La force, l’intimidation, comme une dictature Soviétique drapée dans une toge de bon-droit et de liberté, alors qu’à peu près toutes les valeurs occidentales ont été bafouées par Monsanto dans les cinquante dernières années. Enfin, les OGM proprement dites, avec la machination monstrueuse du « Business Model » qui a rendu les semences infertiles pour qu’on doive en racheter chaque année, les accusations mensongères et les pressions sur les paysans, tout cela pour tirer profit d’une soi-disant invention de la vie. Cela touche au sublime, avec les brevets déposés sur les savoirs-faires de nos ancêtres paysans et de nos remèdes de bonne fame. Le juridique envahit le secret de nos vies, veut se faire démiurge, Dieu à la place de Dieu, dans le plus grand péché d’orgueil qui puisse exister ; et transformer tout cela dans un nouvel esclavage pour l’humanité entière. Ouah … en en plus … cela ne marche pas. Comme dans l’histoire de Monsanto, sorte de Microsoft du vivant, les produits ont souvent été de pâles copies des concurrents, arrivés tard et fonctionnant mal. La technologie d’OGM de Monsanto est dangereuse, en plus, car pas au point, avec des destructions de gênes par bombardement qui peuvent à tout moment recréer des Frankenstein involontaires. La firme n’en a cure, et utilise sans complexe ses technologies pas au point, alors que ses concurrentes travaillent au moins plus proprement. Pour en finir cette fois, au-delà de ces scandales à répétition, c’est le formidable « flop » des OGM, destinés à en terminer avec la faim dans le monde. Les résistances reprennent le dessus en trois ans, les insectes, les abeilles et les papillons meurent, la diversité biologique diminue avec donc des risques de maladies et de famines ; et les hommes développent de nouveaux cancers chaque jour un peu plus, pour donner les profits aux actionnaires du monstre, de la « bête » Apocalytique, qui a trouvé son nom : Monsanto.

Le football et la géopolitique

Je me suis fait un peu tirer par la manche pour publier dans ce blogue un court traité sur un sujet qui m’est favori, à savoir les relations entre le monde du Football et la Géopolitique, ou parfois plus simplement, l’âme des peuples. Il m’est toujours paru assez évident que les caractéristiques profondes des nations qui aiment jouer au football, transparaissent dans leur style de jeu. Ainsi le jeu rugueux des Anglais, et bien sûr des Scandinaves, a son côté athlétique, nous dirons un peu brut de décoffrage avec des puissants jeux de têtes, alors que les Italiens et le Argentins, leurs cousins outre-Atlantique, vont savourer des combinaisons de passes courtes et précises. Les Allemands propulseront le ballon par de longs tirs en avant, cherchant à maximiser l’efficacité de leur avant-centre ; et ainsi de suite, jusqu’aux Brésiliens qui pourraient oublier de marquer des buts sur un terrain qu’ils confondraient avec le Sambodrome. Mais, ne nous méprenons pas, le style de jeu n’est pas le seul reflet d’un tempérament national ; des éléments plus politiques et économiques sont aussi à l’œuvre. La gestion des clubs par exemple, où nos amis libéraux d’outre-manche, ont introduit en bourse la presque totalité des équipes de leur première ligue, ou accepté que des capitaux internationaux s’en emparent. Les oligarques Russes s’en sont d’ailleurs donnés à cœur joie, en commençant par l’un des clubs de la capitale, celui de Chelsea. Les clubs Espagnols sont plutôt les reflets de la notion du mécénat comme si les réussites en « Ligue des champions » étaient une nouvelle conquête du Nouveau Monde à organiser. Les Italiens ont des clubs qui restent les emblèmes de leurs cités, fières et indépendantes, devant prouver sur le terrain leur suprématie économique, à commencer par celles de la Padanie, Milan et Turin. Les questions qui fâchent sont aussi de la partie, comme celle de l’intégration de la Turquie à l’Europe, tranchée depuis des dizaines d’années par l’organisation Européenne de football qui a permis aux clubs Turcs de Fernhabace ou du Galatasarray de jouer les coupes d’Europe. Il est vrai que c’est la même chose pour la Russie, et il a été particulièrement notable de voir la fierté profonde de Vladimir Poutine lorsque le club de Saint-Pétersbourg a gagné cette année la première coupe d’Europe de l’histoire de ces compétitions. Certainement, un signal qu’a savouré le dirigeant Russe, dans sa stratégie globale de retour de la superpuissance Russe dans tous les compartiments de jeu, me permettrai-je de dire. Cette fin de semaine, il est ahurissant de voir les relations Turco-arméniennes, se réchauffer de manière inattendue, à l’occasion … d’un match de football entre les deux pays, pour la phase de qualification pour la coupe du monde en Afrique du Sud, en 2010. Le Président de la République est allé assister au match, devenant le premier Président visitant le pays voisin, depuis la tragédie de 1905. Pragmatique, il annonçait qu’il pourrait en profiter pour relancer la voie d’une coopération. A voir après le score entre les deux pays, que j’ignore encore … L’équipe nationale d’un pays qui aime le football est une ambassadrice politique évidente, mais aussi le reflet de la conscience du pays, se sa fierté, de son image dans le monde. Je pense bien sûr à l’épopée de l’équipe Allemande, devenue championne du monde en 1954, signant ainsi son retour dans le concert des nations, après la douloureuse parenthèse de la guerre et des années qui suivirent. Ce 4 juillet 1954, l’équipe nationale d’Allemagne joue la finale du Championnat du monde de football. Le but victorieux de 3 :2 marqué par Helmut Rahn contre la Hongrie favorite apporte au pays bien plus qu’un titre sportif. De nombreux Allemands vivent ce triomphe comme la renaissance d’une nation. Ils ont perdu la Seconde Guerre mondiale, mais peuvent dorénavant se ranger parmi les vainqueurs. La victoire en finale contribue autant au renouveau d’une conscience de leur propre valeur que la reconstruction quasi achevée du pays en ruine ; le futur miracle économique est déjà en route.

Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt est libre! Comme souvent le soir, entre deux séries de courriels professionnels, je navigue sur les sites d’information du Monde, ou de l’étranger. Je suis stupéfait de la nouvelle comme si je ne l’attendais plus, bien que l’image de la captive m’avait traversé l’esprit, pour je ne sais quelle raison, quelques jours auparavant. Je cherche à la hâte la confirmation, qui n’est pas absolue, mais beaucoup de communiqués semblent renforcer, minute à près minute, cette information si importante. N’oublions pas qu’Ingrid Betancourt est aussi de nationalité Française, et une ex-candidate de la République Colombienne, enlevée en pleine campagne électorale, dans un pays à tradition démocratique. Ce dernier point n’est peut-être pas tellement connu par nous Européens, mais il a beaucoup de valeur dans un continent comme l’Amérique du Sud où les juntes militaires et les gouvernements Marxistes, se sont souvent emparés du pouvoir, au mépris des urnes. La Colombie est une démocratie, par toujours parfaite, mais qui fait tellement mieux que beaucoup de pays qui donnent des leçons aujourd’hui à son Président. On oublie aussi que c’est un pays qui a connu, malgré les guérillas qui l’ont ensanglanté pendant quarante années, malgré le cancer des trafics de drogue, malgré la pauvreté des matières premières comparée à ses voisins, une croissance économique continue sans heurts et jamais négative depuis quarante-cinq années. Quel est le pays Occidental qui peut dire la même chose ? Personnellement, je n’en connais pas. Ingrid Betancourt est une passionaria, qui en a trop fait, certes … cela doit être son côté Français ; on ne lui en tiendra pas rigueur, surtout quand elle rencontre la Foi et qu’elle s’agenouille sur le tarmac de l’aéroport militaire de Santafé de Bogotà. C’est cependant à cause de cela, contre sa fougue, que le peuple Colombien, en 2002, a choisi clairement en faveur d’Alvaro Uribe et de son plan contre les guérillas quelles qu’elles soient. Après les années d’Ernesto Samper et celles de d’Andres Pastrana, un peu le « Jimmy Carter » Colombien, trop faible, mais utile puisqu’il démontra que la négociation ne serait pas un chemin pour convaincre les FARC d’abandonner la lutte armée, les Colombiens adoptèrent la fermeté d’Alvaro Uribe. Nicanor Isaza, mon collègue Colombien de Gemplus, m’avait dit lors du rapt d’Ingrid Betancourt : « Elle l’a cherché, les Colombiens sont derrière Uribe qui est en plus un de mes amis d’université de Medellin ; les FARC’s la garderont au moins cinq années et s’en débarrasseront ensuite si elle n’est pas morte dans l’intervalle ». Uribe a fait encore plus fort, il a libéré par la force, sa concurrente de sa première élection présidentielle ; avec des forces armées, plus modernes, plus intelligentes, plus opérationnelles, sans aucune mesure avec l’armée délabrée dont il avait hérité lors de son accession au pouvoir. Un grand homme de conviction, cet Alvaro Uribe, et qui aujourd’hui, a gagné sur tous les tableaux, libérant notre Ingrid Betancourt et libérant aussi son pays, peu à peu, de l’obscurantisme de cette guérilla de la drogue.

El mercado de la Ciudadella

Je fais des courses dans la ville de México, comme jamais je n’en avais faites auparavant. Je m’étonne même de trouver sympathique de déambuler dans les couloirs du « Mercado de la Ciudadella » avec presque délectation, alors que c’était clairement un enfer pour moi, lorsque nous habitions au Mexique. D’ailleurs, après quelques centaines de mètres au milieu des boutiques d’artisanat, je me souviens d’y être déjà allé, avec des visiteurs venus nous voir durant nos années Mexicaines. Cependant, au bout d’une grosse demi-heure et de quelques achats, je me lasse quand même très vite, aussi parce que je ne trouve pas ma crèche avec des personnages habillés/décorés en habits traditionnels de chaque état du Mexique. « Estoy buscando un nacimiento bien especial, con los personajes que llevan los trajes típicos de cada estado de la republica Mexicana ». Un chauffeur de taxi m’emmène alors vers un autre marché, à côté du « tren ligero », à Vistabuena. Dans cette gigantesque boutique d’artisanat, on trouve tout, depuis des santons à taille humaine jusqu’à un vrai ours empaillé, en passant par tous les artisanats typiques du pays, talavera, bronzes travaillés, olinola, et des tas de crèches mais aucune comme celle que je cherche. A midi, je déambule alors dans le « Pabellon Polanco » pour prendre quelques « tacos al pastor » et une « agua de orchata » (eau de riz) dans mon ancien restaurant rapide préféré, qui s’appelle : « La Ciudad de Colima ». Rien n’a changé depuis la fois où j’avais emmené les enfants, encore tout petits, déjeuner dans ce centre commercial, un Dimanche où Marie-Jo s’était absentée … d’autres enfants sont en train de jouer dans les boules de couleur et dans le château de plastique multicolore. Je passe quelques minutes au « Mix Up » pour voir si je peux ramener quelques DVD purement Mexicains, pour maintenir l’oreille des enfants dans la musicalité de l’espagnol du pays Aztèque. Mais, mon but final, pour les courses, est bien le « Superama », l’institution commerciale, ouverte 24 heures sur 24, et qui dispense nos produits favoris, distribués par le « Chilango Francés » ; à savoir, des sauces vertes, des chiles de toutes sortes, des « moles », noir ou vert, et même des tortillas fraiches que je prends le risque de rapporter à la maison. Voilà de belles courses, sous un soleil qui se voile rapidement, car les pluies estivales sont bien présentes chaque soir !

Est-ce si ridicule de collectionner des "magnets"?

Depuis, deux, trois ans, notre réfrigérateur se couvre de nombreux aimants, qui donnent à la porte un aspect moucheté de couleurs qui me laisse songeur lorsque nous dinons le soir, dans la cuisine. La collection, ce n’est pas moi qui l’ai commencée, mais bien Pierre de retour d’un voyage linguistique qui nous ramena une de ces célèbres cabines téléphoniques Anglaises, rouge, avec un décapsuleur intégré, et le tout aimanté manifestement pour une porte de réfrigérateur. C’était le début de la collection, tout au moins en France, puisque nous en avions déjà eu quelques exemplaires au cours de nos années Mexicaines. Marc-André, de retour lui du nouveau monde, revint avec une statue de la liberté, également imposante. Je me pris au jeu, bien sûr, parce que les collections me font toujours vibrer … Je ne suis pas un joueur, très loin de là, mais j’avoue être un collectionneur quasi impulsif. J’aime le côté systématique d’une collection, les traques et les déceptions, mais aussi les satisfactions de mettre la main sur un objet, sur la pièce manquante. D’ordinaire, je ne rapporte que peu de choses de mes voyages aux quatre coins du monde, éventuellement quelques photographies ou des bouts de films, mais rien qui ne me facilite les récits des expériences et anecdotes, dans les dits pays ou villes. J’ai donc peu de chances de pouvoir faire partager tout cela à la famille. A partir d’un objet précis, d’un super concentré de l’âme d’un pays, je suis plus à l’aise pour laisser aller mes souvenirs et les exprimer lors de repas pris en famille. Et c’est vrai que les « magnets » vendus dans les aéroports sont souvent hors de prix, bébêtes et finalement des pièges « à gogos », mais certains représentent le stade ultime de la communication dans laquelle une ville, une société, fait passer un message aux touristes qui viennent la visiter et qui achèteront cet objet inutile. « Que reste-t-il de la communication, quand il n’y a plus qu’un aimant pour la matérialiser ? ». Il y en a qui sont subtils, d’autres plus accrocheurs, des colorés, des moches aux couleurs criardes ; j’aime la petite voiture rouge avec la croix blanche de mon passage à Genève ou le caribou Finlandais avec son thermomètre intégré. Je trouve plus quelconque le dromadaire qui surfe sur des plages impossibles de Dubaï ou les sandales aux couleurs du drapeau Vénézuélien … qu’importe ! Ils sont là, côte à côte, sur le fond blanc et nous les réarrangeons au besoin, pour faire tenir les programmes des candidats au moment des élections, ou tout simplement en les repositionnant selon leurs origines géographiques pour reconstituer la mappemonde. D’aucuns cousaient les emblèmes sur les sacs à dos, d’autres collaient les adhésifs des pays visités à l’arrière de leurs voitures, pourquoi ne pas continuer aujourd’hui en collectionnant ces petits instantanés, qui sont comme des morceaux d’un tableau pointilliste d’une vie de voyages, des détails sans importances qui, collés les uns aux autres, me permettent de me repenser dans mon unité. Oui, je suis allé dans chacun de ces endroits et j’ai pensé, imaginé, rêvé, dans chacun d’eux, le tout que je suis.

Des bantoustans de privilégiés, ou la mondialisation sans limites ?

L’actualité depuis une dizaine d’années, nous rappelle ô combien difficile est la réponse à ces questions. Que partager ? Entre qui, et pour qui ? Au nom d’une obligation ardente de solidarité qui puiserait sa raison d’être dans une loi naturelle, ou dans une morale religieuse ? Les premières fractures sont apparues dans des pays à peine unifiés, comme l’Italie, où le Mezzogiorno n’a jamais réussi à rattraper le niveau de la richesse des provinces du Pô. Aujourd’hui, après des centaines de milliards dépensés par les autorités Italiennes, et même Européennes, le fossé économique entre l’Italie du Sud et celle du Nord, ne cesse d’augmenter ; ainsi que les succès électoraux de la Ligue du Nord, ouvertement séparatrice, au moins pour la solidarité économique. Pourquoi nier également que les tentations d’indépendance de la « Generalitat » de Catalogne, ne sont pas seulement culturelles avec certes la défense d’une langue et la peur de se soumettre à des vagues d’immigrants, hier d’Andalousie, aujourd’hui d’Amérique Latine ? En réalité, comme le pays Basque, et avec d’autres moyens, la Catalogne veut seulement arrêter de payer pour des provinces, des régions, qui se complaisent dans l’assistanat et ne peuvent pas, ou ne veulent pas, décoller économiquement. « Nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde ! » avouaient même les dirigeants socialistes il y a quelques années en France. « On ne vit pas de la même manière avec un euro en poche, à Dakar ou sur le pavé Parisien », rétorquent d’autres. C’est très juste, mais, c’est les manques et les privations qui ont toujours poussé les populations à se déplacer, à prendre des risques et à pousser d’autres populations à partager des richesses, par la justice ou par la force. Avec des transports plus faciles, avec des informations qui sont devenues immédiates, il n’est plus aussi facile de vivre cachés, dans son confort, sans que la pression ne monte de la part de ceux qui manquent de tout. Les bantoustans de privilégiés sont-ils viables sur le long-terme ? La Ligue du Nord peut-elle éviter de partager avec les Italiens du Sud ? L’Espagne officialiser ce qu’elle devient, « Les Espagnes » ? Et la France fermer hermétiquement ses frontières avec l’Afrique qui l’envahit et la transforme chaque jour ? Le monde avait déclaré que ces replis sur sa culture, sa langue, sa richesse, étaient immoraux dans l’Afrique du Sud des années soixante à quatre-vingt ; à juste titre, car tout cela était accompagné de lois souvent bêtes et injustes. Mais, c’était un peuple qui voulait vivre séparément, collaborant sur des processus économiques, mais ne partageant plus rien comme une nation. Nous faisons la même chose, lorsque nos chaussures ou nos chemises sont fabriquées au Vietnam et que nous ne nous soucions pas de la misère ou des conditions de ces ressortissants. Le monde a déclaré que les bantoustans de privilégiés étaient illégaux en Afrique du Sud, et ils le seraient en Suisse, ou en Catalogne ? C’est un dilemme, une interrogation face à la mondialisation et aux peurs qu’elle engendre. L’Afrique du Sud tient sur un fil, depuis quinze ans, un miracle, comme un laboratoire de ce que serait un monde sans bantoustans, où tous les hommes encore misérables partagent les mêmes droits, avec ceux qui ont accumulé des privilèges depuis des générations. Regardons l’Afrique du Sud, observons ce laboratoire, prions pour que les équilibres fragiles ne soient pas menacés, car c’est en miniature ce qui attend le monde, dans une mondialisation forcenée, rapide, sans frontières et sans bantoustans pour se regrouper et se défendre, qu’ils soient contraires à toute morale, ou non.

El Chilango Francés

Aujourd’hui est le jour « J » pour notre activité du site Internet de commercialisation de piments Mexicains, « El Chilango Francés » ! http://www.elchilangofrances.fr/ . Il est non seulement complètement en ligne et opérationnel, mais nous avons même pris la première commande, par l’entremise de Papicharles qui a dû sentir ses papilles gustatives alertées par nos premières propositions. Certes, l’offre est encore assez pauvre avec à peine trois produits à la vente, mais c’est un début ; un bon début avec la sauce verte de nos amis de Herdez et les piments Chipotles de la marque Amigos. Le paiement peut se faire par chèque ou par Paypal, et nous attendrons quelques semaines pour adjoindre le paiement complet par cartes bancaires avec l’aide de la banque qui abrite le compte de notre société. Nos inventaires sont prêts pour soutenir la première vague de commandes et nous allons passer à travers l’expérience des premières expéditions à réaliser. En parallèle, Marc-André va regarder comment faire monter la notoriété du site, et faire de la publicité dans tous les sites, forums et communautés d’intérêts pour les piments, ici en France. Une grande expérience pour toute la famille ! Mais, nous comptons aussi sur les cercles d’amis pour tester en vraie grandeur les mécanismes d’une société « en ligne » et qui cherchera ensuite à affiner son Marketing, pour toucher d’autres clients avec d’autres produits. L’exercice de la création d’une société et d’un site de commercialisation sur Internet, est complet et finalement très instructif, en terme juridique, commercial, technique et fiscal. Il devrait être obligatoire pour tout élève de troisième année dans une école commerciale et même pour les écoles d’ingénieur. Cela montrerait que ce n’est quand même pas si difficile que cela et que les énergies et les idées peuvent se déployer facilement si on veut bien se donner un peu de peine. A plus tard, pour vous donner des nouvelles de l’évolution de la société ; et rendez-vous sur le site : http://www.elchilangofrances.fr/

Quelques nouvelles …

Quelques nouvelles de la famille, après un premier mois de printemps … d’abord Jean-Baptiste que nous venons de rejoindre à La Chapelle Hareng, où il vient de passer deux semaines pour ses révisions en compagnie d’un de ses camarades de classe Franco-Egyptien, Sami. Il fut très sérieux dans sa préparation et nous espérons qu’il puisse couronner trois années d’efforts, en classes préparatoires, avec l’intégration dans une école qui lui plaise. Il y a vingt-neuf ans, j’étais à sa place avec aussi Mutti et Vati en « sparring partners », préparant à manger et me servant d’opposants au ping-pong. Les concours commencent mercredi prochain, et il les passera à Rennes, dans une ambiance qu’il connait déjà et avec moins de déplacements que dans la région Parisienne. Delphine, elle, semble toujours aussi satisfaite d’avoir bifurquée de la Finance à l’Histoire-Géographie. Les stimulants intellectuels comme le fait d’avoir à avaler, en deux jours, un livre de cinq cents pages sur l’histoire du communisme entre 1939 et 1941, représentent son quotidien et comblent son appétit de connaissances. Elle est souvent en opposition de phase avec ses frères et sa sœur, devant passer des partiels lorsqu’ils sont en vacances et levant le pied pendant des périodes où eux-mêmes sont en plein effort. Pierre a enfin terminé sa saison de ski (plus de trois séjours cette année) et continue de se concentrer sur son maintien dans le premier tiers de sa classe au lycée de Saint Germain. Il organise son travail et ses loisirs avec toujours le même soin, étant le seul dans la famille à se préoccuper du futur avec anticipation. Il semble que le lycée Jeanne d’Albret lui convienne et il n’a pas l’intention d’aller tenter sa chance ailleurs pour la Maths-Spé, ayant reconstitué avec facilité une nouvelle bande d’amis cette année encore. Elle vient se rajouter à toutes les bandes d’amis qu’il a laissées au lycée Grandchamp, à Rennes et à México ; amis qu’il fréquente toujours régulièrement sur Facebook et dans les pizzérias des alentours. Marc-André se frotte au monde réel avec facilité à l’extérieur de la maison, et avec des épines dans la maison. Ses résultats sont parfois moyens, mais nous nous consolons avec des mentions comme « un élève percutant » de la part de son professeur de Français. Je ne me souviens pas d’avoir été percutant, en classe … Cela augure des bonnes surprises pour le futur, avec la part de nouveautés de son parcours qui ne sera certainement pas aussi prévisible que pour les autres. En fait, une fois domptée son impatience, nous sentirons moins les épines de sa carapace et pourrons profiter plus des ses analyses « percutantes » sur à peu près tous les sujets, car Marc-André est le prototype du nouvel « honnête homme du moyen-âge », capable de s’immiscer dans toute conversation avec facilité puisqu’il a des connaissances étendues dans toutes les disciplines. Thérèse se met à grandir dès que nous avons le dos tourné, et nous surprend tous les jours. Elle sort avec facilité du giron familial, une fois pour aller en Auvergne visiter Vulcania avec sa classe, une autre fois pour aller à un pèlerinage à Lourdes avec la Paroisse. Dans ses comportements, elle choisit de copier ses frères, l’un ou l’autre. Elle a donc le choix puisqu’ils sont assez différents ; mais elle s’entête à ne pas trop choisir le modèle que propose ses parents ; ainsi va l’éducation des petits derniers des familles ! Elle prend goût à ses classes musicales et s’enchante de l’ambiance de sa classe qui la stimule énormément. Azcapotzalco, notre chienne, va très bien.