Ingrid Betancourt

Ingrid Betancourt est libre! Comme souvent le soir, entre deux séries de courriels professionnels, je navigue sur les sites d’information du Monde, ou de l’étranger. Je suis stupéfait de la nouvelle comme si je ne l’attendais plus, bien que l’image de la captive m’avait traversé l’esprit, pour je ne sais quelle raison, quelques jours auparavant. Je cherche à la hâte la confirmation, qui n’est pas absolue, mais beaucoup de communiqués semblent renforcer, minute à près minute, cette information si importante. N’oublions pas qu’Ingrid Betancourt est aussi de nationalité Française, et une ex-candidate de la République Colombienne, enlevée en pleine campagne électorale, dans un pays à tradition démocratique. Ce dernier point n’est peut-être pas tellement connu par nous Européens, mais il a beaucoup de valeur dans un continent comme l’Amérique du Sud où les juntes militaires et les gouvernements Marxistes, se sont souvent emparés du pouvoir, au mépris des urnes. La Colombie est une démocratie, par toujours parfaite, mais qui fait tellement mieux que beaucoup de pays qui donnent des leçons aujourd’hui à son Président. On oublie aussi que c’est un pays qui a connu, malgré les guérillas qui l’ont ensanglanté pendant quarante années, malgré le cancer des trafics de drogue, malgré la pauvreté des matières premières comparée à ses voisins, une croissance économique continue sans heurts et jamais négative depuis quarante-cinq années. Quel est le pays Occidental qui peut dire la même chose ? Personnellement, je n’en connais pas. Ingrid Betancourt est une passionaria, qui en a trop fait, certes … cela doit être son côté Français ; on ne lui en tiendra pas rigueur, surtout quand elle rencontre la Foi et qu’elle s’agenouille sur le tarmac de l’aéroport militaire de Santafé de Bogotà. C’est cependant à cause de cela, contre sa fougue, que le peuple Colombien, en 2002, a choisi clairement en faveur d’Alvaro Uribe et de son plan contre les guérillas quelles qu’elles soient. Après les années d’Ernesto Samper et celles de d’Andres Pastrana, un peu le « Jimmy Carter » Colombien, trop faible, mais utile puisqu’il démontra que la négociation ne serait pas un chemin pour convaincre les FARC d’abandonner la lutte armée, les Colombiens adoptèrent la fermeté d’Alvaro Uribe. Nicanor Isaza, mon collègue Colombien de Gemplus, m’avait dit lors du rapt d’Ingrid Betancourt : « Elle l’a cherché, les Colombiens sont derrière Uribe qui est en plus un de mes amis d’université de Medellin ; les FARC’s la garderont au moins cinq années et s’en débarrasseront ensuite si elle n’est pas morte dans l’intervalle ». Uribe a fait encore plus fort, il a libéré par la force, sa concurrente de sa première élection présidentielle ; avec des forces armées, plus modernes, plus intelligentes, plus opérationnelles, sans aucune mesure avec l’armée délabrée dont il avait hérité lors de son accession au pouvoir. Un grand homme de conviction, cet Alvaro Uribe, et qui aujourd’hui, a gagné sur tous les tableaux, libérant notre Ingrid Betancourt et libérant aussi son pays, peu à peu, de l’obscurantisme de cette guérilla de la drogue.

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