Monsanto

Je finis un livre effrayant sur la face cachée de la multinationale Monsanto. Je l’avais acheté à la volée dans un « Relais H » de la gare Montparnasse, il y a deux ou trois mois, en partance pour Aix-en-Provence. Je crois que je n’ai jamais lu aussi vite un pavé de près de quatre cents pages. Je voulais me faire une idée définitive sur les OGM, les Organismes Génétiquement Modifiés, et je savais que je ne tenais pas un livre suffisamment objectif au cas où les argumentaires des deux côtés eurent été en équivalents de part et d’autre. Mais ce que j’ai lu ne m’a donné aucun doute, sur toute une série de plans bien plus différents que ceux que j’avais imaginés. D’abord sur la pollution par l’industrie chimique et ses formidables ravages par la prolifération des cancers de toutes sortes ; déjà là, dès les premiers chapitres, Monsanto est aux avants postes, ayant été mêlé à tous les scandales de la première moitié du vingtième siècle. Puisque cela fait partie de l’histoire, je n’arrive pas à comprendre comment cette société n’a même pas eu la décence de changer de nom, pour se lancer dans d’autres activités. Puis, ensuite, le DTT, les défoliants, les désherbants, avec les relations plus que troubles, mais ô combien imaginables, avec l’industrie de l’armement et de tous les poisons qui purent être diffusés sur des théâtres de combat. Si cela n’avait été que les combats, mais, les civils peuvent en témoigner dans leur corps, principalement au Vietnam. La capacité de Lobbying de la firme, ses relations vicieuses et incestueuses avec les institutions chargées de contrôler les lois d’encadrement de l’utilisation de ses produits, sont un triomphe ininterrompu de la mauvaise-foi Nord-Américaine dans les affaires. La force, l’intimidation, comme une dictature Soviétique drapée dans une toge de bon-droit et de liberté, alors qu’à peu près toutes les valeurs occidentales ont été bafouées par Monsanto dans les cinquante dernières années. Enfin, les OGM proprement dites, avec la machination monstrueuse du « Business Model » qui a rendu les semences infertiles pour qu’on doive en racheter chaque année, les accusations mensongères et les pressions sur les paysans, tout cela pour tirer profit d’une soi-disant invention de la vie. Cela touche au sublime, avec les brevets déposés sur les savoirs-faires de nos ancêtres paysans et de nos remèdes de bonne fame. Le juridique envahit le secret de nos vies, veut se faire démiurge, Dieu à la place de Dieu, dans le plus grand péché d’orgueil qui puisse exister ; et transformer tout cela dans un nouvel esclavage pour l’humanité entière. Ouah … en en plus … cela ne marche pas. Comme dans l’histoire de Monsanto, sorte de Microsoft du vivant, les produits ont souvent été de pâles copies des concurrents, arrivés tard et fonctionnant mal. La technologie d’OGM de Monsanto est dangereuse, en plus, car pas au point, avec des destructions de gênes par bombardement qui peuvent à tout moment recréer des Frankenstein involontaires. La firme n’en a cure, et utilise sans complexe ses technologies pas au point, alors que ses concurrentes travaillent au moins plus proprement. Pour en finir cette fois, au-delà de ces scandales à répétition, c’est le formidable « flop » des OGM, destinés à en terminer avec la faim dans le monde. Les résistances reprennent le dessus en trois ans, les insectes, les abeilles et les papillons meurent, la diversité biologique diminue avec donc des risques de maladies et de famines ; et les hommes développent de nouveaux cancers chaque jour un peu plus, pour donner les profits aux actionnaires du monstre, de la « bête » Apocalytique, qui a trouvé son nom : Monsanto.

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