La destination universelle des biens

 

destinationCe midi, je déjeune avec un client qui nous vient du Maroc, un pays avec lequel nous travaillons beaucoup en ce moment. Il parle avec beaucoup d’enthousiasme, montrant l’importance pour lui des politiques, des intellectuels qui s’agitent en France, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. A un moment, il me confie sa fascination pour le personnage d’Henri Guaino, ce qui est assez rare dans les milieux franco-français, surtout dans le sillage des grandes batailles à peine terminées contre le « mariage pour tous ». Commentant ses discours sur les inégalités, mon interlocuteur se dit séduit par les positions d’Henri Guaino sur la destination universelle des biens, qu’il associe assez clairement à une position d’inspiration écologique. Je me sens un peu obligé d’intervenir et de préciser les origines de ce concept ! Pour ne pas le corriger trop brutalement, je parle d’abord un peu du commandant Cousteau pour faire la transition avec l’écologie: là, je fais mouche sans aucune difficulté car le marin au bonnet de laine rouge garde une image à l’international presque plus forte et respectée que dans propre pays. Ensuite, je mentionne l’origine des thèmes sur la propriété et sur la destination universelle des biens créés comme provenant des « religions révélées » par courtoisie envers la religion que professe mon interlocuteur ; je n’en suis pas si sûr, mais la transition avec un Dieu créateur me parait évidente et je me réfugie rapidement sur la doctrine de la religion Catholique que je lui reconnais connaitre mieux que les autres. Mon invité est encore toute ouïe, et me m’essaye alors à passer à l’affirmation d’un nécessaire équilibre entre le droit de propriété, intouchable car il fait partie du droit naturel, et la fameuse destination universelle des biens, au sens que « Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la Création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon la règle de la justice, inséparable de la charité ». Les propriétaires ont des responsabilités et le devoir de faire fructifier leurs biens en vue du bien commun. La propriété privée se justifie moralement dans la création des conditions d’un développement humain pour tous. Le dessert et le café sont passés sans que nous nous en apercevions!

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